mercredi 10 novembre 2010

RUE de MONTFORT

Principal axe d'accès pour rejoindre la Place de la Mairie et le centre ville une fois le pont sur le Gers franchi, certains avancent que cette rue tire son nom du fait qu'étant en forte pente, elle "monte fort".



D'autres encore pensent que son appellation renvoie à Simon de Montfort (Simon IV de Montfort, 1164-1218, Baron français, Vicomte d'Albi et de Carcassonne, Comte de Toulouse, principale figure de la Croisade contre les Albigeois et pourrait-on rajouter, conquérant et boucher de l'Occitanie).

Il n'en est rien.

Dans les documents cadastraux les plus anciens (livre terrier de 1679) cette rue s’appelait "la Rue", tout simplement ! D'où ensuite, "rue de la Rue". Plus populairement, au siècle dernier, on l’appelait "rue ou côte des marronniers", mais ce n'était pas une appellation officielle.
Cette rue a finalement été nommée ainsi dans les années d'après guerre, en mémoire du Lieutenant et Baron Stanislas de Barthès de Montfort, tombé face à l'ennemi, le 21 décembre 1914.

A partir du jour où il vint se fixer à Layrac, le Baron de Montfort acquit rapidement respect et estime. Il fonda le Syndicat Agricole de Layrac et devint membre, puis vice-président de la Société de Secours Mutuels de Sainte-Marie de Layrac.
Ancien officier de réserve à l'Etat-Major, le lieutenant de Montfort est un ardent patriote : alors que ses deux fils les lieutenants Léon et Gabriel de Montfort sont déjà partis pour la Grande Guerre de 1914, il s'y engage à son tour de façon volontaire, bien que son âge l'en dispense.
Il reprend donc du service à la fin de septembre 1914 et est affecté au 18ème Régiment d'Artillerie à Agen. Le 1er novembre, il part pour Valence, dans la Drôme, puis un mois après se retrouve en Belgique, lieutenant au 6ème régiment d'artillerie de campagne. Le soir du 19 décembre 1914,  il est chargé d'une mission de reconnaissance aux environs d'Ypres : déterminer quel serait le meilleur emplacement pour implanter une pièce d'artillerie chargée de détruire un fortin allemand. Sa mission accomplie, il retourne le lendemain soir sur l'emplacement choisi, à 200 m de l'ennemi et y installe une pièce de 75 qu'il met aussitôt en batterie.


Le surlendemain, 21 décembre, il repart accompagné d'un servant pour rejoindre à nouveau sa pièce. Comme il en approche, un obus éclate à ses pieds et une balle l'atteint au bas de l'épaule lui perforant le coeur. Il tombe foudroyé, sans un cri ...

A la demande de J. Sarramia de Père, la municipalité de Joseph Danglade (Maire de 1908 à 1919) choisit d'honorer ce héros en donnant son nom à cette rue.

Elle s'appelait auparavant " rue des Marronniers " ou "Côte des Marronniers"


(Cliquez sur les photos pour les agrandir ...)

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